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Concours de Dessin n°100:
"Redessiner un ancien dessin"
Avec modèle:
Concours Graphisme 99:
"Renders imposés"
"au bar"
Lonely D
"[...]Je laissais un profond soulagement me gagner en voyant la silouhette à demi-voutée de monsieur Noyssodi apparaitre près de moi. La main qui tenait mon bras retomba tandis que le petit homme se plantait entre mon client pot-de-colle et moi. Ses yeux d'argent plongèrent dans ceux du Don Juan qui le regardait avec une pointe d'agacement.
« Votre serveuse allait s'occuper de moi justement, fit-il en faisant un signe vers moi, ne vous en faites pas.
– Vous n'avez rien à faire ici, déclara le patron sans le quitter des yeux.
– Pardon ? Demanda l'homme en prenant un air outré. Je suis un client, vous n'avez pas le droit...
– Dehors, le coupa le vieil homme. »
Il avait prononcé ce seul mot avec un ton que je ne lui connaissais pas et qui me fit frissonner. Même s'il ne s'adressait pas à moi, je ressentis l'irresistible envie de tourner les talons tant sa voix était soudainement devenue impérieuse, absolue. L'homme se raidit et son regard se vida, faisant disparaître toute émotion de son visage. A ma grande surprise, je le vis se diriger vers la sortie sans un mot, laissant la lourde porte de verre se refermer derrière lui.
« Tu vas bien ? Demanda monsieur Noyssodi en reprenant son ton doux habituel. »
Je hochais la tête en esquissant un sourire plein de gratitude. [...]"
=> lire les textes
~ Concours de Photo n°21:
"Noir et blanc"
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Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
Pour quel texte votez-vous?
Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
Voilà le concours N°70 !
Et le thème sera : Interprétation.
- Une petite définition selon Larousse:
Action d'interpréter, d'expliquer un texte, de lui donner un sens ; énoncé donnant cette explication.
Action d'attribuer un sens symbolique ou allégorique à quelque chose : L'interprétation d'un songe.
Action ou manière d'interpréter un fait ou un comportement ; signification qu'on lui donne : Quelle interprétation donnez-vous à cette volte-face ?
Action ou manière d'exprimer, de jouer une pièce, un rôle, de représenter une œuvre : Le texte est beau, mais l'interprétation est médiocre.
Acte par lequel un exécutant, un groupe d'exécutants, ou leur chef, rend sensible au public ce qui n'existe qu'à l'état virtuel dans la partition écrite.
Informatique
Analyse et exécution immédiate d'un programme, instruction par instruction, sans passer par une phase de compilation.
Psychanalyse
Intervention du psychanalyste qui consiste à restituer à l'analysant, dans une dimension symbolique, le sens latent du matériel qu'il fournit au cours des séances et, par là même, à le mettre en présence de son désir inconscient.
Vous pouvez tout à fait mettre en scène un personnage entrain d'interpréter une pièce de théâtre ou quelqu'un se prenant la tête sur l'interprétation d'une lettre d'amour reçu par hasard? ^^ Bref, faites vous plaisir !
Je vous donne 180 lignes Max!
Début des votes le 02 Juin !!
Bon courage!
Participants :
Derviche :
- La fin du tunnel.:
Elle est toujours là, quelque part, cachée sous un ciel fade, entre les collines herbeuses prenant l’air marin ou peut être dans un désert écrasé par l’immensité, dans une forêt silencieuse d’arbres qui n’osent pas bouger. Dans un interstice, dans une fissure, que l’on aurait voulu effacer par le vent, ouvrant sur une amnésie cauchemardesque, elle nous attend.
La lampe s’éteignit.
« Noooooon ! étouffa une voix dans le noir.
– Chan...change les piles! Lui répondit une voix chevrotante.
– Pourquoi ? T’as des piles sur toi ?
– Tu...t’en as pas pris !?
– Tu te fous de moi ! Vite une torche!
– Ok !, mais arrête de crier, ça me fout les pétoches.
Le bruit d’un sac qui s’ouvre.
– 1...2 et 3 »
Un craquement et une flamme rouge envahit un couloir aux murs beiges. Les parois étaient lisses avec quelques aspérités saillantes très aiguisés. Le sol, un chemin de pavés polis par les siècles, glissant comme si des milliers d’individu étaient passés par là, vous invitait à descendre dans des profondeurs eidétiques, un lieu trop parfait pour être de construction humaine et pas assez pour être naturel.
Le professeur Mones, grand, dans un gros manteau avec un chapeau de pluie, tenait la torche.
A ses cotés, le Professeur Hickman dans un blouson à la gloire du film Top gun gratta sa barbe de trois jours puis releva un peu sa casquette rouge marquée « But, at the end, always the death. »
« Tu crois que ça brûle combien de temps ce truc ? Dit Hickman
La torche illuminait le profil du Professeur Mones inquiet. Malgré la toute puissance du feu, l’obscurité n’était pas loin, menaçante, prête à revenir à la moindre défaillance de la flamme.
– Sur la boite, il y a marqué quinze minutes. J’ai pris de la top qualité !On en a que deux, on va garder la deuxième pour repartir.
– Parle moins fort !Allez on avance. »
Le noir n’avait jamais fait peur au professeur Mones, ce n’était ni moins qu’un brouillard cachant les trésors qui n’attendaient que lui. Mais pas cette nuit, ici les ténèbres avaient quelque chose de vivant, d’organique presque. Une intelligence qui, pour le moment, ne faisait que les observer. Il ne croyait pas non plus en Dieu, pourtant ce soir il tenait sa torche comme un crucifix pour se protéger du Mal.
Les deux compères progressaient lentement dans l’antre de l’obscurité. Envers et contre tout, la science progressait.
« Ce sera une grande découverte, ce sera une grande découverte » soliloquait doucement Hickman.
Sur leur droite, ils passèrent devant une colonne taillée dans la roche. Était-ce pour soutenir la paroi ou juste pour la décorer ?
– Et maintenant, une colonne grecque, c’est à ne rien n’y comprendre. Nous sommes face à une ethnie qui, à mon sens, a connu toutes les grandes civilisations.
Soudain une lueur apparut au fond du couloir, immobile et silencieuse.
Hickman, comme frappé par la foudre, se pétrifia. Mones aussi, mais il ne pouvait s’empêcher de trembler. Leurs regards se croisèrent et la main de Hickman se rapprocha doucement de l’arrière de son pantalon, soulevant sa chemise pour y trouver son vieux pistolet de 1945.
« Tu ne sais pas t’en servir ! » aurait voulu protester Mones.
Lorsque Mones bougea un peu la torche, la chose ou bien la lueur changea de forme. Hickman brandit alors le pistolet.
– Ne bougez pas ! » dit-il assez fort, l’espérait-il, pour être entendu. La forme inconnue ne se mouva pas.
– On ne vous veut aucun de mal » renchérit l’autre.
Une minute dans le silence passa et comme rien ne passait le professeur Mones tenta un pas en avant. Puis il souffla avec sa bouche pour faire redescendre son stress. Hickman comprit qu’il n’y avait rien.
– C’est une cloison avec une inscription brillante. Ce n’était que le reflet. » expliqua Mones.
Hickman rangea son arme.
Mones était déjà devant le mur illuminant les lettres argentées avec sa torche et retirant les toiles d’araignées.Chaque symbole était si beau, si brillant, qu’une irrésistible envie de les toucher s’empara de Mones. Ils étaient doux et presque réconfortants.– C’est de l’araméen. Je sais pas lire l’araméen, dit-il.
– Tiens, je pensais que tu savais, dit Hickman en arrivant sous la torche.
– Je suis Docteur Mones, pas Docteur Jones. » répliqua son associé, tout en continuant d’inspecter la cloison. Le mur était très friable. Il aurait dû disparaître avec l’érosion. A l’inverse, les symboles, qui semblaient être fait en argent, semblaient intemporels.
– Moi non plus je ne sais pas le lire. Par contre, mon téléphone, lui, il sait ! »
Mones se retourna vers son camarade et répéta l’information bêtement, comme si cela avait du mal à s’imprimer dans son cerveau.
– Tu as un téléphone qui sait lire l’araméen...
– Oui, je l’ai acheté la semaine dernière, c’est un androïd. L’application est gratuite. Il faut que je l’allume. »
Pendant que son associé tirait son portable de sa veste intérieur, Mones jeta un œil à la noirceur qui rodait derrière eux et ravala sa salive.
Le téléphone couina trois notes d’un accord majeur qui résonna dans la grotte. Dans un endroit pareil, cela semblait complètement faux. Une espèce de dissonance piquante dans un monde qu’il ne fallait pas réveiller.
– Voilà, maintenant je vais taper la phrase.
A la lumière du portable, la peau de Hickman était devenue d’un blanc laiteux. La torche était en fin de vie et les ténèbres s’approchaient. Mones sentait les flammes à presque à lui lécher les mains. Il préférait attendre encore un peu avant d’allumer la seconde torche, chaque seconde sous la lumière étaient bonnes à prendre.
« Mais à la fin toujours la mort grinça la voix robotique du portable. Hickman en resta paralysé.
– Quoi ?! dit Mones
– C’est la traduction » répondit Hickman dans une voix qui suintait la panique.
« Mais à la fin toujours la mort » répéta la machine.
– Baisse le son, à la fin !
– Attends, je cherche comment on fait!
« Autre interprétation : vous allez tous mourir. »
– Tu es en train d’augmenter le son ! »
– Je jure que non ! »
« Autre interprétation : la mort est inéluctable. »
– Je n’arrive plus à l’arrêter ! »
« Mais à la fin toujours la mort. »
« Autre interprétation : vous allez tous mourir. »
« Autre interprétation : la mort est inéluctable. »
« Mais à la fin toujours la mort. »
« Autre interprétation : vous allez tous mourir. »
« Autre interprétation : la mort est inéluctable. »
Les flammes brûlèrent la main du professeur et la torche tomba par terre, les ténèbres avancèrent encore. « Ta gueule !» hurla Hickman en jetant son appareil par terre. Il prit son pistolet par le canon. « Il me faut l’autre torche ! » beugla Mones, Hickman frappa le portable inarrêtable avec la crosse de son arme, la torche s’éteignit, le noir les engloutit. L’éclat et les crépitements qui jaillirent ne furent pas ceux d’une nouvelle torche mais ceux d’un tir de revolver et d’une balle qui ricoche.Faits divers, 17 octobre 2019.
...La célèbre marque d’Android rappelle trois millions d’exemplaires de son nouveau modèle suite à un défaut conception.
...Deux archéologues sont portés disparus...
Quand Mones alluma finalement la seconde torche. Le mur avait disparu. Hickman était à genoux devant son téléphone brisé et respirait bruyamment.
– Excuse moi, je suis vraiment désolé » dit-il
– Le mur a disparu ! »
– Impossible ! » répliqua Hickman
Mais face à eux il n’y avait qu’un noir intense. Il restèrent hébété dans le silence le plus complet.
– Bon, je n’y comprends strictement rien, mais vu que c’est notre dernière torche, nous devons faire demi-tour. Tu m’entends Hickman ?
Hickman en avait assez des émotions fortes et se sentait rongé par la fatigue.
– Bien sûr, bien sûr»
Hickman se releva, ajusta sa casquette avec son inscription « Welcome » et les deux collègues prirent la direction de la surface.
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Naru :
- Spoiler:
Le temps, dans la petite salle aux fenêtres calfeutrées, n'était rythmé que des cliquetis sur les claviers, des bourdonnements des processeurs et des bribes de sons qui s’échappaient des différents casques audio. L'air était lourd dans la pièce sans la moindre aération. L'odeur de sueur devait être insupportable pour toute autre personne, mais les cinq habitants de l'appartement ne se rendaient plus compte de l'odeur ambiante. Ou peut-être que leurs odorats avait cesser de fonctionner avec le temps ? Aucun d'entre eux ne se serait aventuré au-dehors juste pour en faire l'expérience, si tant est qu'ils en ai eu aussi bien l'envie que le temps.
Depuis deux semaines, le groupe compilait des informations du monde entier. Toutes leurs recherches étaient tournées vers le même but, tous leurs programmes, des plus sophistiqués aux plus avant-gardistes, se gorgeaient d'informations comme autant de fourmis attiré par du sucre en plein soleil d'été. Rien ne leur résistait. Ni les programmes gouvernementaux ultras secrets, ni les barrages informatiques, ni les attaques, virus et autres programmes espions qui tentaient de les repoussés dans leurs recherches. Ils avaient un but bien précis et ils mettaient toutes leurs fabuleuses capacités à le réussir. Après tout, ils étaient payés pour ça, même si le job avait été plus difficile et plus stimulant qu'ils ne l'auraient cru au départ.
Il y eut un raclement discret de chaise à roulette et un jeune homme, une barbe bien entretenue, se leva pour se trainer vers la porte.
Bien que vêtu simplement d'un bas de pantalon, il n'était pas le stéréotype que l'on pouvait s'imaginer des professionnels du Dark web. Plutôt musclé, l'homme était dans sa fraîche trentaine et avait un visage avenant, de beaux yeux verts mis en valeur par une fine paire de lunette à monture, si l'on excluait les cernes noirs et les paupières tombantes de fatigues.
Si ce n'était le travail urgent qu'on leur avait demandé, il n'aurait pas supporté les manquements à ses entraînements quotidiens. Il se traîna dans un couloir sombre et entra dans la cuisine tout en jetant un œil morne et aigre à la barre de traction suspendu entre les deux battants de porte.
Il n'aurait pas le temps d'en faire aujourd'hui non plus.
V avait sans doute laissé quelque chose à manger dans le réfrigérateur et son ventre émettait des signaux de détresse qu'il ne pouvait décemment plus refuser d'écouter. William, Devil Player de son nom de code, se jeta sur les restes d'un hachis parmentier que quelqu'un avait mis à décongelé. Le jeune homme essaya de se remémorer qui s'était levé en dernier, mais il était bien incapable de se rappeler lequel de ses colocataires avait eu cette brillante et salvatrice idée.
Tandis que le micro-onde faisait son œuvre, Will songea avec lenteur que la cuisine semblait bien plus propre qu'à l'ordinaire. Misery était la seule fille du groupe et elle ne pouvait pas voir une tâche ménagère en peinture. V était certes un maniaque de la cuisine, mais il était peut-être le plus bordélique des cinq. Spider laissait constamment trainer des élastiques dans tous l'appartement et si lui-même n'était le stéréotype du geek asociale incapable de se débrouiller seul, Fatoche en était la copie conforme et n'était sans doute pas sorti de la petite salle depuis des jours.
L'évier était vide de tout ustensile, la vaisselle propre étincelait dans l'égouttoir tandis que le plan de travail était nettoyé et rutilant comme au premier jour. Will écarquilla les yeux lorsque son regard se posa sur la fenêtre au rideau levé. Il pouvait constater qu'il faisait nuit noire.
Le signal sonore du micro-onde lui fit rater un battement de cœur.
Il n'y avait rien de normal à cette cuisine digne d'un magazine, ni à ce rideau relevé. Son cœur s'accéléra et l'homme oublia totalement l'existence de son plat réchauffé. Il tituba en arrière et jeta un œil terrifié vers la pièce calfeutré. Chaque centimètre carré de la pièce avait été recouvert de papier aluminium et de diverses protections, chaque câble était relié dans un ensemble complexe et les routeurs et VPN se chargeaient de rediriger les flux ailleurs tandis que les ondulateurs brouillaient toutes les fréquences possibles. Mais la moindre brèche pouvait attirer l'attention du gouvernement ou d'autres groupes de Hackers.
Cette soudaine idée lui paru des plus saugrenus. À moins que le gouvernement ne leur envoie une troupe de Super Ménagère pour leur mettre la main dessus, il n'y avait aucune raison pour qu'ils rangent la vaisselle sale !
Cette autre idée en amena une autre et Will se tourna vivement vers l'autre bout du couloir. Il n'y avait pas fait attention jusqu'à maintenant, mais une lumière était allumée dans le salon et filtrait par la double porte. Avalant difficilement sa salive, le jeune homme s'avança le plus silencieusement possible, priant pour que son cœur cesse de cogner dans sa poitrine comme un batteur de groupe de Métal en plein concert !
Prenant son courage à deux mains, Will ouvrit d'un coup la double porte... et se figea.
Assise confortablement dans le canapé, une jeune femme plantureuse caressait le chaton récemment recueillis pas V. Malgré les signaux d'urgences que lui lançait son cerveau, Will ne put résister à laisser son regard couler le long des courbes de rêves et de la longueur vertigineuse de jambe de l'inconnue qui ne daigna même pas tourner son attention vers lui. Elle n'aurait pas été déplacée dans un magazine de mode avec ses magnifiques cheveux bouclés cascadant sur des épaules dénudés, son visage parfait dont les lèvres pulpeuses faisaient la moue à chaque fois que le chaton jouait avec ses doigts fins, son corsage négligemment défait sur un divin décolleté.
Seul un petit ricanement, un rien moqueur, fit faire à Will un bond en arrière, mais il ne put aller bien loin, car déjà une montagne de muscle lui barrait le passage dans son dos.
Contre le mur du fond, un adolescent attendait les bras croisés. Il arborait un sourire, mais ses yeux étaient cachés par une paire de lunettes polarisée.
Will déglutit de plus belle et se mit à trembler.
Le jeune homme semblait tout aussi déplacé dans cet environnement que la créature de rêve. Sa peau très pale tranchait avec sa chemise sombre et son jean brut. On pouvait distinguer quelques lignes d'un tatouage qui s'égarait depuis son bras gauche vers son cou. Même si son corps fin, presque maigre, semblait décontracté, il se dégageait une atmosphère toute particulière de l'adolescent que Will reconnaissait sans problème, même s'il n'avait jamais vu son visage en entier.
_Je m'excuse de cette intrusion, j'espère que vous ne voyez aucun inconvénients à ce que je me sois servie de votre cuisine ? Dit-il d'une voix cristalline.
Incapable de prononcer le moindre mot, Will secoua frénétiquement la tête.
Le chaton échappa des mains à la magnifique femme sur le divan et vint se frotter aux chevilles nues du jeune homme. L'adolescent laissait visiblement le temps au propriétaire des lieux de reprendre contenance et Will se racla la gorge tout à coup bien trop sèche.
_Je... Heu... non, bien entendue. Je.... je suis désolé pour le désordre... pour... heu... je ne suis pas du tout présentable....
Encore une fois, un sourire vint fleurir sur la peau pale de l'adolescent.
_Rien qui ne soit indécent, rassurez-vous.
D'un geste, il invita Will à s'asseoir sur une chaise libre et celui-ci ne se fit pas prier.
Peut-être était-ce cette manière de parler bien trop adulte pour l'âge que semblait avoir le jeune homme ou cette absolue autorité dans le ton de sa voix qui donnait la chair de poule au trentenaire. Quoi qu'il en soit, il avait ressentit cette même sensation d'être totalement insignifiant la première fois qu'il l'avait rencontré.
_Qu'en est-il des recherches ? Continua le jeune homme sans bouger d'un millimètre.
_Nous avons presque récupérer tous les dossiers demandés ! Mais j'ai eu beau lancer tous mes programmes de décryptage, aucun n'est capable d'extraire et d'interpréter les donnés ! D'aucuns des fichiers ! Mais le plus étonnant, c'est que ces fichiers existent sur des bases de donnés de quasiment tous les gouvernements du monde ! Je les ai traqués dans des fichiers fantômes, jusque dans des databases de l'armée, sacrément bien gardé ! On s'y est mis tous les cinq pour réussir à extraire le fichier sans qu'on nous repère assez vite pour nous catapulter hors du système ! Les clés de cryptage sur certains serveurs étaient carrément dingues ! Je n'avais jamais vu de système de maillage de sécurité aussi serré !
Un long silence suivit la tirade quelque peu exaltée de Will. Il parlait trop vite et dans le désordre quand il était nerveux.
_Ravi de voir que vous prenez du plaisir à faire votre travail. Reprit l'adolescent. Mais il est inutile de vous en faire pour le décryptage ou l'interprétation des données. Récupérez les fichiers, c'est tout ce que je vous demande.
_Mais mon système devrait pourvoir... enfin si on lui laisse le temps de....
_La ferme, pauvre tache !
La réplique avait sonné comme un coup de fusil. Plus surprenant encore que la vulgarité et l'agressivité soudaine, c'était le son féminin de la voix qui avait sidérer le jeune homme.
_On t'as donné des ordres, tu obéis et tu la fermes comme la sous-merde que tu es ! Continua la splendide créature assise sur le canapé. Ses yeux marrons lançaient sur Will un regard dégouté et agacé.
Un claquement de langue sec incita la femme à se taire et elle se renfrogna sur le canapé.
_Doucement. Reprit l'adolescent, visiblement contrarié par cette intervention inopinée.
Will se sentit rougir, mais n'osa pas piper mot. Le jeune homme se rapprocha de lui lentement jusqu'à ce que son visage ne se trouve plus qu'à quelques centimètres du sien.
_Je n'ai pas besoin que vous interprétiez les donnés, William Dimarco. J'ai engagé les « Cinq Cavaliers » pour extraire ces dossiers, car on m'a assuré de vos capacités, de votre discrétion et de votre rapidité. Ne me décevez pas. Il vous reste deux jours pour finir votre mission, William. Sommes-nous d'accord ?
Avec une lenteur délibérée, l'adolescent fit glisser ses lunettes sur son nez et deux yeux noirs cerclé d'une étrange lueur violette se posèrent sur l'homme.
Will manqua s'évanouir de terreur, mais la seconde suivante, le jeune homme avait remis ses lunettes. Des sueurs froides lui courraient le long du dos et il était incapable d'émettre le moindre son, tout en tant terrifié à l'idée que son silence soit pris pour de l'insolence. Le trentenaire hocha vigoureusement la tête à s'en crisper les cervicales. Il s'était oublié sur lui.
_Bien. Sur ce, ne vous donnez pas la peine de nous raccompagner. Nous repasserons.
L'adolescent sortit de la pièce, suivis de près par la magnifique femme qui jeta un dernier regard courroucé au pauvre propriétaire des lieux, tremblant de tout son être.
Un Speaker.
Il avait été engagé par un Speaker !
Il connaissait l'existence de ces personnes si particulières pour avoir croisé quelques rares informations sur eux dans ses recherches hautement illégales et dangereuses, mais jamais il n'aurait cru en rencontré un !
Et sa réaction venait également de trahir sa connaissance en la matière. Will respira difficilement. Il était coincé.
La première fois qu'il avait rencontré son client, il s'était assuré que le rendez-vous se fasse dans un endroit bondé, en plein centre commercial, à plus de 3h de route de chez lui. Il avait passé 3 jours de plus sur la route pour perdre d'éventuels poursuivant suite à la rencontre. Il était certain que personne n'avait pu le suivre jusqu'à son appartement qu'il louait sous un faux nom, une identité créer pour leurs besoins à tous les cinq. Intraçable donc.
Mais pour un Speaker, peut-être que toutes ces précautions semblaient aussi puérile et dérisoire que de mettre un verrou sur une porte sans prendre la peine de le fermer ?
Après tout, selon les informations qu'il avait pu lire sur eux, ils étaient capables de prendre possession d'un être humain. Tout comme cette lueur violette autour des pupilles le laissait présager. Cet adolescent, était-il conscient de n'être qu'un hôte ? Où le Speaker avait-il complètement écrasé sa présence, son âme ? N'était-ce plus donc qu'une coquille vide qu'il investissait sans vergogne ? Ou la conscience de l'hôte restait-elle intacte ? Et si c'était le cas, aurait-il préféré que ce ne le soit pas ? Pouvait-il agir de quelque manière que ce soit sur son propre corps ? Était-il prisonnier de lui-même ? Et surtout....
Comment s'y prenait un Speaker pour investir un corps ? Suffisait-il d'un simple contact ? D'un simple... Regard ? Et si tel était le cas.... Pouvait-il être déjà là, caché quelque part dans son propre cerveau ?
Les informations qu'ils avaient pu trouver n'allaient pas jusque-là. Il avait recoupé les différentes bribes et les rumeurs pour se faire une idée quelque peu cohérente de ce qu'ils étaient, et pourtant, la seule véritable certitude qu'il en avait tiré, c'était que ces êtres étaient bien trop dangereux pour qu'il s'y intéresse plus.
William resta de longues minutes assit dans sa propre urine à se remémorer secondes par secondes ce qu'il venait de se passer.
Ils allaient devoir mettre les bouchés doubles pour finir dans les temps.
L'homme se leva doucement, incertain de la solidité de ses jambes.
En priorité, il fallait éteindre ses 7 programmes des décryptages sans perdre une seconde.
Dernière édition par Naru le Mar 4 Juin 2019 - 13:43, édité 2 fois
Naru- Admin
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Date d'inscription : 23/10/2010
Humeur : Toujours de bonne humeur !!!
Re: Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
J'en suis!! Très sympa le thème! Je lis les textes du concours 69, juste après.
derviche- Amoureux du manga
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Messages : 374
Date d'inscription : 09/09/2013
Humeur : bien trop de truc à faire
Re: Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
- La fin du tunnel.:
Elle est toujours là, quelque part, cachée sous un ciel fade, entre les collines herbeuses prenant l’air marin ou peut-être dans un désert écrasé par l’immensité d’un ciel bleu, dans une forêt silencieuse d’arbres qui n’osent pas bouger. Dans un interstice, dans une fissure, que l’on aurait voulu effacer par le vent, ouvrant sur une amnésie cauchemardesque, elle nous attend.
La lampe s’éteignit.
« Noooooon ! étouffa une voix dans le noir.
– Chan...change les piles ! Lui répondit une voix chevrotante.
– Pourquoi ? T’as des piles sur toi ?
– Tu...t’en as pas pris !?
– Tu te fous de moi ! Vite une torche !
– Ok ! mais arrête de crier, ça me fout les pétoches.
Le bruit d’un sac qui s’ouvre.
– 1...2 et 3 »
Un craquement et une flamme rouge envahit un couloir aux murs beiges. Les parois étaient lisses avec quelques aspérités saillantes très aiguisés. Le sol, un chemin de pavés polis par les siècles, glissant comme si des milliers d’individus étaient passés par là, vous invitait à descendre dans des profondeurs eidétiques plus hypnotique qu’un escalier en colimaçon sans fond.
Le professeur Mones, grand, dans un gros manteau avec un chapeau de pluie, tenait la torche.
À ses cotés, le Professeur Hickman dans un blouson de cuir gratta sa barbe de trois jours puis releva un peu sa casquette rouge marquée « But, at the end, always the death. »
« Tu crois que ça brûle combien de temps ce truc ? Dit Hickman
La torche illuminait le profil du Professeur Mones inquiet. L’obscurité n’était pas loin, menaçante, prête à revenir à la moindre défaillance de la flamme.
– Sur la boite, il y a marqué quinze minutes. J’ai pris de la top qualité ! On en a que deux, on va garder la deuxième pour repartir.
– Parle moins fort !Allez on avance. »
Le noir n’avait jamais fait peur au professeur Mones, ce n’était rien qu’un brouillard cachant les trésors qui n’attendaient que lui. Mais pas cette nuit, ici les ténèbres avaient quelque chose de vivant, d’organique presque. Une intelligence qui, pour le moment, ne faisait que les observer. Il ne croyait pas non plus en Dieu, pourtant ce soir il tenait sa torche comme un crucifix pour se protéger du Mal.
Les deux compères progressaient lentement dans l’antre de l’obscurité. Envers et contre tout, la science progressait.
« Ce sera une grande découverte, ce sera une grande découverte » soliloquait doucement Hickman.
Sur leur droite, ils passèrent devant une colonne taillée dans la roche. Était-ce pour soutenir la paroi ou juste pour la décorer ?
– Et maintenant, une colonne grecque, c’est à ne rien n’y comprendre. Nous sommes face à une ethnie qui, à mon sens, a connu toutes les grandes civilisations.
Soudain une lueur apparut au fond du couloir, immobile et silencieuse.
Hickman, comme frappé par la foudre, se pétrifia. Mones aussi, mais il ne pouvait s’empêcher de trembler. Leurs regards se croisèrent et la main de Hickman se rapprocha doucement de l’arrière de son pantalon, soulevant sa chemise pour y trouver son vieux pistolet de 1945.
« Tu ne sais pas t’en servir ! » aurait voulu protester Mones.
Lorsque Mones bougea un peu la torche, la chose ou bien la lueur changea de forme. Hickman brandit alors le pistolet.
– Ne bougez pas ! » dit-il assez fort, l’espérait-il, pour être entendu. La forme ne bougea pas.
– On ne vous veut aucun de mal » renchérit l’autre.
Une minute silencieuse s’écoula et comme rien ne passait le professeur Mones tenta un pas en avant. Puis il souffla avec sa bouche pour faire redescendre son stress. Hickman comprit qu’il n’y avait rien.
– C’est une cloison avec une inscription brillante. Ce n’était que le reflet. » expliqua Mones.
Hickman rangea son arme.
Mones était déjà devant le mur illuminant les lettres argentées avec sa torche et retirant les toiles d’araignées.Chaque symbole était si beau, si brillant, qu’une irrésistible envie de les toucher s’empara de Mones. Ils étaient doux et presque réconfortants.– C’est de l’araméen. Je sais pas lire l’araméen, dit-il.
– Tiens, je pensais que tu savais, dit Hickman en arrivant sous la torche.
– Je suis Docteur Mones, pas Docteur Jones. » répliqua son associé, tout en continuant d’inspecter la cloison. Le mur était très friable. Il aurait dû disparaître avec l’érosion. A l’inverse, les symboles, qui semblaient être fait en argent, semblaient intemporels.
– Moi non plus je ne sais pas le lire. Par contre, mon téléphone, lui, il sait ! »
Mones se retourna vers son camarade et répéta l’information bêtement, comme si cela avait du mal à s’imprimer dans son cerveau.
– Tu as un téléphone qui sait lire l’araméen...
– Oui, je l’ai acheté la semaine dernière, c’est un androïd. L’application est gratuite. Il faut que je l’allume. »
Pendant que son associé tirait son portable de sa veste intérieur, Mones jeta un œil à la noirceur qui rodait derrière eux et ravala sa salive.
Le téléphone couina trois notes d’un accord majeur qui résonna dans la grotte. Dans un endroit pareil, cela semblait complètement faux. Une espèce de dissonance piquante dans un monde qu’il ne fallait pas réveiller.
– Voilà, maintenant je vais taper la phrase.
A la lumière du portable, la peau de Hickman était devenue d’un blanc laiteux. En fin de vie, les flammes de la torche finissaient par s’approcher dangereusement de la main du porteur. Mones qui regrettait de ne pas avoir pris de gant, préférait attendre encore un peu avant d’allumer la seconde torche, chaque seconde hors des ténèbres était bonne à prendre.
« Mais à la fin toujours la mort grinça la voix robotique du portable. Hickman en resta paralysé.
– Quoi ?! dit Mones
– C’est la traduction » répondit Hickman dans une voix qui suintait la panique.
« Mais à la fin toujours la mort » répéta la machine.
– Baisse le son, à la fin !
– Attends, je cherche comment on fait!
« Autre interprétation : vous allez tous mourir. »
– Tu es en train d’augmenter le son ! »
– Je jure que non ! »
« Autre interprétation : la mort est inéluctable. »
– Je n’arrive plus à l’arrêter ! »
« Mais à la fin toujours la mort. »
« Autre interprétation : vous allez tous mourir. »
« Autre interprétation : la mort est inéluctable. »
« Mais à la fin toujours la mort. »
« Autre interprétation : vous allez tous mourir. »
« Autre interprétation : la mort est inéluctable. »
Les flammes brûlèrent la main du professeur et la torche tomba par terre, les ténèbres avancèrent encore. « Ta gueule !» hurla Hickman en jetant son appareil par terre. Il prit son pistolet par le canon. « Il me faut l’autre torche ! » beugla Mones, Hickman frappa le portable inarrêtable avec la crosse de son arme, la torche s’éteignit, le noir les engloutit. L’éclat et les crépitements qui jaillirent ne furent pas ceux d’une nouvelle torche mais ceux d’un tir de revolver et d’une balle qui ricoche.Faits divers, 17 octobre 2019.
...La célèbre marque d’Android rappelle trois millions d’exemplaires de son nouveau modèle suite à un défaut de conception.
...Deux archéologues sont portés disparus...
Quand Mones alluma finalement la seconde torche. Le mur avait disparu. Hickman était à genoux devant son téléphone brisé et respirait bruyamment.
– Excuse moi, je suis vraiment désolé » dit-il
– Le mur a disparu ! »
– Impossible ! » répliqua Hickman
Mais face à eux il n’y avait qu’un noir intense. Il restèrent hébété dans le silence le plus complet.
– Bon, je n’y comprends strictement rien, mais vu que c’est notre dernière torche, nous devons faire demi-tour. Tu m’entends Hickman ?
Hickman en avait assez des émotions fortes et se sentait rongé par la fatigue.
– Bien sûr, bien sûr»
Hickman se releva, ajusta sa casquette avec son inscription « Welcome » et les deux collègues prirent la direction de la surface.
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Dernière édition par derviche le Mer 12 Juin 2019 - 15:01, édité 1 fois
derviche- Amoureux du manga
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Humeur : bien trop de truc à faire
Re: Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
Défi relevé !^^
Je poste donc mon texte !
- Spoiler:
Le temps, dans la petite salle aux fenêtres calfeutrées, n'était rythmé que des cliquetis sur les claviers, des bourdonnements des processeurs et des bribes de sons qui s’échappaient des différents casques audio. L'air était lourd dans la pièce sans la moindre aération. L'odeur de sueur devait être insupportable pour toute autre personne, mais les cinq habitants de l'appartement ne se rendaient plus compte de l'odeur ambiante. Ou peut-être que leurs odorats avait cesser de fonctionner avec le temps ? Aucun d'entre eux ne se serait aventuré au-dehors juste pour en faire l'expérience, si tant est qu'ils en ai eu aussi bien l'envie que le temps.
Depuis deux semaines, le groupe compilait des informations du monde entier. Toutes leurs recherches étaient tournées vers le même but, tous leurs programmes, des plus sophistiqués aux plus avant-gardistes, se gorgeaient d'informations comme autant de fourmis attiré par du sucre en plein soleil d'été. Rien ne leur résistait. Ni les programmes gouvernementaux ultras secrets, ni les barrages informatiques, ni les attaques, virus et autres programmes espions qui tentaient de les repoussés dans leurs recherches. Ils avaient un but bien précis et ils mettaient toutes leurs fabuleuses capacités à le réussir. Après tout, ils étaient payés pour ça, même si le job avait été plus difficile et plus stimulant qu'ils ne l'auraient cru au départ.
Il y eut un raclement discret de chaise à roulette et un jeune homme, une barbe bien entretenue, se leva pour se trainer vers la porte.
Bien que vêtu simplement d'un bas de pantalon, il n'était pas le stéréotype que l'on pouvait s'imaginer des professionnels du Dark web. Plutôt musclé, l'homme était dans sa fraîche trentaine et avait un visage avenant, de beaux yeux verts mis en valeur par une fine paire de lunette à monture, si l'on excluait les cernes noirs et les paupières tombantes de fatigues.
Si ce n'était le travail urgent qu'on leur avait demandé, il n'aurait pas supporté les manquements à ses entraînements quotidiens. Il se traîna dans un couloir sombre et entra dans la cuisine tout en jetant un œil morne et aigre à la barre de traction suspendu entre les deux battants de porte.
Il n'aurait pas le temps d'en faire aujourd'hui non plus.
V avait sans doute laissé quelque chose à manger dans le réfrigérateur et son ventre émettait des signaux de détresse qu'il ne pouvait décemment plus refuser d'écouter. William, Devil Player de son nom de code, se jeta sur les restes d'un hachis parmentier que quelqu'un avait mis à décongelé. Le jeune homme essaya de se remémorer qui s'était levé en dernier, mais il était bien incapable de se rappeler lequel de ses colocataires avait eu cette brillante et salvatrice idée.
Tandis que le micro-onde faisait son œuvre, Will songea avec lenteur que la cuisine semblait bien plus propre qu'à l'ordinaire. Misery était la seule fille du groupe et elle ne pouvait pas voir une tâche ménagère en peinture. V était certes un maniaque de la cuisine, mais il était peut-être le plus bordélique des cinq. Spider laissait constamment trainer des élastiques dans tous l'appartement et si lui-même n'était le stéréotype du geek asociale incapable de se débrouiller seul, Fatoche en était la copie conforme et n'était sans doute pas sorti de la petite salle depuis des jours.
L'évier était vide de tout ustensile, la vaisselle propre étincelait dans l'égouttoir tandis que le plan de travail était nettoyé et rutilant comme au premier jour. Will écarquilla les yeux lorsque son regard se posa sur la fenêtre au rideau levé. Il pouvait constater qu'il faisait nuit noire.
Le signal sonore du micro-onde lui fit rater un battement de cœur.
Il n'y avait rien de normal à cette cuisine digne d'un magazine, ni à ce rideau relevé. Son cœur s'accéléra et l'homme oublia totalement l'existence de son plat réchauffé. Il tituba en arrière et jeta un œil terrifié vers la pièce calfeutré. Chaque centimètre carré de la pièce avait été recouvert de papier aluminium et de diverses protections, chaque câble était relié dans un ensemble complexe et les routeurs et VPN se chargeaient de rediriger les flux ailleurs tandis que les ondulateurs brouillaient toutes les fréquences possibles. Mais la moindre brèche pouvait attirer l'attention du gouvernement ou d'autres groupes de Hackers.
Cette soudaine idée lui paru des plus saugrenus. À moins que le gouvernement ne leur envoie une troupe de Super Ménagère pour leur mettre la main dessus, il n'y avait aucune raison pour qu'ils rangent la vaisselle sale !
Cette autre idée en amena une autre et Will se tourna vivement vers l'autre bout du couloir. Il n'y avait pas fait attention jusqu'à maintenant, mais une lumière était allumée dans le salon et filtrait par la double porte. Avalant difficilement sa salive, le jeune homme s'avança le plus silencieusement possible, priant pour que son cœur cesse de cogner dans sa poitrine comme un batteur de groupe de Métal en plein concert !
Prenant son courage à deux mains, Will ouvrit d'un coup la double porte... et se figea.
Assise confortablement dans le canapé, une jeune femme plantureuse caressait le chaton récemment recueillis pas V. Malgré les signaux d'urgences que lui lançait son cerveau, Will ne put résister à laisser son regard couler le long des courbes de rêves et de la longueur vertigineuse de jambe de l'inconnue qui ne daigna même pas tourner son attention vers lui. Elle n'aurait pas été déplacée dans un magazine de mode avec ses magnifiques cheveux bouclés cascadant sur des épaules dénudés, son visage parfait dont les lèvres pulpeuses faisaient la moue à chaque fois que le chaton jouait avec ses doigts fins, son corsage négligemment défait sur un divin décolleté.
Seul un petit ricanement, un rien moqueur, fit faire à Will un bond en arrière, mais il ne put aller bien loin, car déjà une montagne de muscle lui barrait le passage dans son dos.
Contre le mur du fond, un adolescent attendait les bras croisés. Il arborait un sourire, mais ses yeux étaient cachés par une paire de lunettes polarisée.
Will déglutit de plus belle et se mit à trembler.
Le jeune homme semblait tout aussi déplacé dans cet environnement que la créature de rêve. Sa peau très pale tranchait avec sa chemise sombre et son jean brut. On pouvait distinguer quelques lignes d'un tatouage qui s'égarait depuis son bras gauche vers son cou. Même si son corps fin, presque maigre, semblait décontracté, il se dégageait une atmosphère toute particulière de l'adolescent que Will reconnaissait sans problème, même s'il n'avait jamais vu son visage en entier.
_Je m'excuse de cette intrusion, j'espère que vous ne voyez aucun inconvénients à ce que je me sois servie de votre cuisine ? Dit-il d'une voix cristalline.
Incapable de prononcer le moindre mot, Will secoua frénétiquement la tête.
Le chaton échappa des mains à la magnifique femme sur le divan et vint se frotter aux chevilles nues du jeune homme. L'adolescent laissait visiblement le temps au propriétaire des lieux de reprendre contenance et Will se racla la gorge tout à coup bien trop sèche.
_Je... Heu... non, bien entendue. Je.... je suis désolé pour le désordre... pour... heu... je ne suis pas du tout présentable....
Encore une fois, un sourire vint fleurir sur la peau pale de l'adolescent.
_Rien qui ne soit indécent, rassurez-vous.
D'un geste, il invita Will à s'asseoir sur une chaise libre et celui-ci ne se fit pas prier.
Peut-être était-ce cette manière de parler bien trop adulte pour l'âge que semblait avoir le jeune homme ou cette absolue autorité dans le ton de sa voix qui donnait la chair de poule au trentenaire. Quoi qu'il en soit, il avait ressentit cette même sensation d'être totalement insignifiant la première fois qu'il l'avait rencontré.
_Qu'en est-il des recherches ? Continua le jeune homme sans bouger d'un millimètre.
_Nous avons presque récupérer tous les dossiers demandés ! Mais j'ai eu beau lancer tous mes programmes de décryptage, aucun n'est capable d'extraire et d'interpréter les donnés ! D'aucuns des fichiers ! Mais le plus étonnant, c'est que ces fichiers existent sur des bases de donnés de quasiment tous les gouvernements du monde ! Je les ai traqués dans des fichiers fantômes, jusque dans des databases de l'armée, sacrément bien gardé ! On s'y est mis tous les cinq pour réussir à extraire le fichier sans qu'on nous repère assez vite pour nous catapulter hors du système ! Les clés de cryptage sur certains serveurs étaient carrément dingues ! Je n'avais jamais vu de système de maillage de sécurité aussi serré !
Un long silence suivit la tirade quelque peu exaltée de Will. Il parlait trop vite et dans le désordre quand il était nerveux.
_Ravi de voir que vous prenez du plaisir à faire votre travail. Reprit l'adolescent. Mais il est inutile de vous en faire pour le décryptage ou l'interprétation des données. Récupérez les fichiers, c'est tout ce que je vous demande.
_Mais mon système devrait pourvoir... enfin si on lui laisse le temps de....
_La ferme, pauvre tache !
La réplique avait sonné comme un coup de fusil. Plus surprenant encore que la vulgarité et l'agressivité soudaine, c'était le son féminin de la voix qui avait sidérer le jeune homme.
_On t'as donné des ordres, tu obéis et tu la fermes comme la sous-merde que tu es ! Continua la splendide créature assise sur le canapé. Ses yeux marrons lançaient sur Will un regard dégouté et agacé.
Un claquement de langue sec incita la femme à se taire et elle se renfrogna sur le canapé.
_Doucement. Reprit l'adolescent, visiblement contrarié par cette intervention inopinée.
Will se sentit rougir, mais n'osa pas piper mot. Le jeune homme se rapprocha de lui lentement jusqu'à ce que son visage ne se trouve plus qu'à quelques centimètres du sien.
_Je n'ai pas besoin que vous interprétiez les donnés, William Dimarco. J'ai engagé les « Cinq Cavaliers » pour extraire ces dossiers, car on m'a assuré de vos capacités, de votre discrétion et de votre rapidité. Ne me décevez pas. Il vous reste deux jours pour finir votre mission, William. Sommes-nous d'accord ?
Avec une lenteur délibérée, l'adolescent fit glisser ses lunettes sur son nez et deux yeux noirs cerclé d'une étrange lueur violette se posèrent sur l'homme.
Will manqua s'évanouir de terreur, mais la seconde suivante, le jeune homme avait remis ses lunettes. Des sueurs froides lui courraient le long du dos et il était incapable d'émettre le moindre son, tout en tant terrifié à l'idée que son silence soit pris pour de l'insolence. Le trentenaire hocha vigoureusement la tête à s'en crisper les cervicales. Il s'était oublié sur lui.
_Bien. Sur ce, ne vous donnez pas la peine de nous raccompagner. Nous repasserons.
L'adolescent sortit de la pièce, suivis de près par la magnifique femme qui jeta un dernier regard courroucé au pauvre propriétaire des lieux, tremblant de tout son être.
Un Speaker.
Il avait été engagé par un Speaker !
Il connaissait l'existence de ces personnes si particulières pour avoir croisé quelques rares informations sur eux dans ses recherches hautement illégales et dangereuses, mais jamais il n'aurait cru en rencontré un !
Et sa réaction venait également de trahir sa connaissance en la matière. Will respira difficilement. Il était coincé.
La première fois qu'il avait rencontré son client, il s'était assuré que le rendez-vous se fasse dans un endroit bondé, en plein centre commercial, à plus de 3h de route de chez lui. Il avait passé 3 jours de plus sur la route pour perdre d'éventuels poursuivant suite à la rencontre. Il était certain que personne n'avait pu le suivre jusqu'à son appartement qu'il louait sous un faux nom, une identité créer pour leurs besoins à tous les cinq. Intraçable donc.
Mais pour un Speaker, peut-être que toutes ces précautions semblaient aussi puérile et dérisoire que de mettre un verrou sur une porte sans prendre la peine de le fermer ?
Après tout, selon les informations qu'il avait pu lire sur eux, ils étaient capables de prendre possession d'un être humain. Tout comme cette lueur violette autour des pupilles le laissait présager. Cet adolescent, était-il conscient de n'être qu'un hôte ? Où le Speaker avait-il complètement écrasé sa présence, son âme ? N'était-ce plus donc qu'une coquille vide qu'il investissait sans vergogne ? Ou la conscience de l'hôte restait-elle intacte ? Et si c'était le cas, aurait-il préféré que ce ne le soit pas ? Pouvait-il agir de quelque manière que ce soit sur son propre corps ? Était-il prisonnier de lui-même ? Et surtout....
Comment s'y prenait un Speaker pour investir un corps ? Suffisait-il d'un simple contact ? D'un simple... Regard ? Et si tel était le cas.... Pouvait-il être déjà là, caché quelque part dans son propre cerveau ?
Les informations qu'ils avaient pu trouver n'allaient pas jusque-là. Il avait recoupé les différentes bribes et les rumeurs pour se faire une idée quelque peu cohérente de ce qu'ils étaient, et pourtant, la seule véritable certitude qu'il en avait tiré, c'était que ces êtres étaient bien trop dangereux pour qu'il s'y intéresse plus.
William resta de longues minutes assit dans sa propre urine à se remémorer secondes par secondes ce qu'il venait de se passer.
Ils allaient devoir mettre les bouchés doubles pour finir dans les temps.
L'homme se leva doucement, incertain de la solidité de ses jambes.
En priorité, il fallait éteindre ses 7 programmes des décryptages sans perdre une seconde.
Je dois avouer que j'ai dû écrire deux textes pour ce concours. Le premier était un texte qui... en faite comme pour le concours 69, était en faite trop "facile".
Je l'ai écris presque sans effort, un peu comme la centaine de début d'histoire qui se ballade sur mon PC. (et ne mènent à rien de concret! XD)
Et quand j'ai relu une première fois, je me suis dis que c'était comme si j'avais déjà écris ça. Pas exactement avec les mêmes mots, pas avec les même personnages ni le même contexte, mais je n'arrivais pas à me sortir de la tête que c'était un texte.... "Facile". ^^'
ça parait étrange hein?!^^'
Bref, tout ça pour dire que j'ai décidé de me mettre un peu plus sérieusement à ce concour, de garder ce que je sais bien faire mais d'aller vers un style plus Science fiction/Fantastique que Fantasy. ^^
J'espère que ça vous plaira et vous divertira!^^
Derviche:
J'ai lu ton texte, j'en profite donc pour te donner directement mon avis!^^
- Derviche:
J'ai adoré ton texte pour plusieurs choses! D'abord parce que tu lui as donné une double sens ^^ On en se faire notre propre interprétation de la fin ! Et ça c'est très fort!^^
La qualité de l'écriture est toujours là, les personnages sont intéressants car très humains et même si au final on ne sait pas grand chose d'eux, les quelques traits de caractère et de descriptions suffisent à s'en faire une petite idée!
J'ai l'impression que tu joue beaucoup avec les peurs, le noir etc... dans tes textes, c'est toujours très agréable à lire parce que ça touche à des choses qu'on à tous en commun !^^ Donc facile de se sentir concerné quand tes personnages paniquent parce qu'ils n'ont plus de lumière ou que le téléphone part en vrille ! ^^
Si vraiment il faut que je pinaille pour dire un truc, c'est qu'il n'était peut-être pas nécessaire de faire la remarque sur le Dr Jones, car dès le début de l'histoire, on est déjà dans cette atmosphère à la Indiana Jones !^^ Du coup, je me suis dis que ce n'était pas nécessaire mais comme tu n'as pas refait d'allusion à ça après, ça passe crème.
Bref, je suis toujours très contente quand tu participes aux concours de textes !!^^
Naru- Admin
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Humeur : Toujours de bonne humeur !!!
Re: Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
Merci pour ton com. Je pensais pas que tu allais autant aimé, je dois admettre que j'ai eu un peu de mal avec ce texte. Je l'ai même changé car après l'avoir fait relire à une autre personne, je me suis aperçu que certaines personnes n'avaient pas la même vision de la torche que moi. (j'imaginais une torche moderne, alors que certain imagine la torche dans game of throne accroché au mur.)
bref j'ai modifié mon texte, si quelque fois un lecteur fou sortant des bois passait par là et qu'il se mettait à tout lire jusqu'au concours 29. Il commenterait tout, avec une bave mousseuse dégoulinante de sa bouche, avant de sombrer dans la démence et repartir se cacher dans les bois
sinon j'ai lu ton texte. PS: comment tu peux écrire deux textes! je galère déjà a en écrire un!!
- Spoiler:
- J'ai bien aimé le sujet, la situation dans le salon est vraiment bien amené, j'avoue avoir été surpris. on retrouve bien ta patte, avec toujours un rythme de phrase très agréable. J'ai vu un documentaire sur les hackers ya pas si longtemps et ce que tu dis me semble plutot crédible. Ya peut être les pseudo qui m'ont un peu surpris, mais je suis pas sur que les "vrais" hackers aient des pseudos très différents. Et sinon ya juste un truc qui m'a sortis du texte c'est:
Le signal sonore du micro-onde lui fit rater un battement de cœur.
Il n'y avait rien de normal à cette cuisine digne d'un magazine, ni à ce rideau relevé. Son cœur s'accéléra et l'homme oublia totalement l'existence de son plat réchauffé.
c'est l'expression "lui fit rater un battement de cœur" pour moi c'est trop fort, car 1 secondes après il oublie son plat
bon voila sinon c'est tip top.
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derviche- Amoureux du manga
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Humeur : bien trop de truc à faire
Re: Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
Merci pour ton commentaire !^^
Hum... disons que tu commence ton dialogue avec le ait qu'ils ont plus de piles, donc je t'avoue que je ne me suis pas du tout imaginer une torche genre games of thrones! XD
Par contre, j'aurais été tentée d'imaginer une "torche" genre que les mecs qui font de la plongée utilises ! (tu sais les tubes jaunes que tu craque et ça fait de la lumière pour un temps)
va savoir pourquoi mais c'est la première image qui m'est venue avant de lire : "... une flamme rouge..." et du coup, je me suis imaginé les torches de survie ! (d'ailleurs normalement, ce genre de truc fait beaucoup de fumée!^^')
Pour ce qui t'as sortit du texte: hum... j'imaginais que, fatiguée par manque de vrai nuits de sommeille, le mec regarde la cuisine et petit à petit remarque que ça ne va pas (il à déjà oublié qu'il fait réchauffé un truc) donc quand le bip le sort de sa rêverie au même moment où il réalise que quelque chose cloche.... ça le fait flipper !^^'
Comme si la sonnerie du micro onde était le point culminant de la tension en faite.
Ah ah !
En faite je passe beaucoup de temps à imaginer une situation dans ma tête, a me demander comment réagissent mes personnages etc... et quand je mets à l'écris, je couche souvent d'une traite le plus gros de ce que j'ai dans la tête!^^ Genre en 2/3h j'ai écris le plus gros du texte. ensuite, je passe quelques jours à peaufiner, à rajouter ou supprimer des trucs en fonctions de mes relectures et des autres idées qui me viennent. Par exemple, pour ce texte là, j'ai imaginer plusieurs fin et j'ai même imaginer des fin différentes qui relieraient ce texte à des textes plus anciens que j'ai envie de continuer !^^
Mais ça n'allait pas ou alors je dépassais largement le nombre de lignes autorisée !^^
L'autre texte n'est pas finis !! loin de là !^^ Je l'ai écris en très peu de temps et je me suis rendue compte en relisant que.. bah ça n'avait rien d'originale et que j'avais sans doute écrit ce genre de début de texte une trentaine de fois !
Je peux te le poster si tu veux, je pense que t'auras la même réaction que moi (vu que tu participes autant que moi aux concours de textes!^^) et t'auras l'impression d'avoir déjà lu ça!^^
Naru- Admin
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Humeur : Toujours de bonne humeur !!!
Re: Concours de Texte N°70 [fin des votes le 30/06]
apres relecture du passage en question, effectivement, on peut le voir comme ça. J'ai peut être lu trop rapidement.
j'ai commencé à écrire le texte du concours 71, et bein tu sais quoi, après un certain temps (1.5h, ça m'énerve un peu de la dire) je me suis aperçu que j'avais déjà écris cette histoire....GRAAAAAH
tu peux poster ton texte, je le lirai, je verrai bien si j'ai des trucs à redire.
J'essaye perso de toujours finir mes histoires, de leur trouver une fin, qui n'appelle pas forcement de suite. Ya quand même beaucoup de texte ou j'écris le début, la fin, et après les ennuis commence. Peut être que la fin donne un sens à mon texte et que c'est tout autour de ce sens que je construis mon histoire. Mes idées me viennent souvent en écrivant et j'écris n'importe comment car j'ai trop de truc à dire.
Je me dis que je devrait écrire avec une bonne vieille machine à écrire remington, ça m'obligerait à réfléchir avant décrire comme un mort de faim
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derviche- Amoureux du manga
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Humeur : bien trop de truc à faire
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